Wayve, la startup britannique spécialisée dans les systèmes de conduite autonome qui a levé pas moins de 1,3 milliard de dollars de la part de Nvidia, Microsoft, SoftBank et Uber, vient de signer un accord pour équiper les futures Nissan. Le constructeur japonais vient d’annoncer la nouvelle et vise 2027 pour une production de masse.
Dans un communiqué, Nissan a qualifié le système de Wayve comme d’une « nouvelle norme en matière de conduite autonome avec des capacités avancées d’évitement des collisions ». À l’heure actuelle, la marque s’appuie sur ProPilot, qui comprend tous ses ADAS. L’accord vise à équiper les futures Nissan d’un système autonome de niveau 2, qui permettra à l’ordinateur de prendre les commandes du volant, du freinage et de l’accélérateur, sous la supervision du conducteur.
Wayve ne travaille pas uniquement sur un système de conduite autonome de niveau 2. La startup basée à Londres vise aussi un système « eye-off », qui ne comptera plus sur la supervision du conducteur. « Nous avons eu des discussions préliminaires avec presque tous les constructeurs automobiles » s’était réjoui Alex Kendall, cofondateur et directeur général de Wayve, au Financial Times le mois dernier.
À cheval entre une concurrence chinoise et américaine, Wayve est l’un des seuls prétendants européens pour équiper l’automobile de système de conduite autonome. Outre-Atlantique, la startup fait face à Tesla et Waymo, quand elle devra conjuguer avec BYD, Baidu, WeRide et Pony.ai côté Chine. Pour ses essais, Wayve travaille depuis peu en Allemagne, où elle a obtenu des autorisations pour faire rouler ses voitures autonomes.
Avec Wayve, Nissan rejoint l’approche économique de Tesla
Contrairement à Waymo, la filiale de Google qui ne jure que par ses capteurs LiDAR, Wayve suit la même approche que Tesla, à savoir de confier les décisions à une IA et la vision sur la route à des caméras. Un système qui ne coûtera que quelques centaines de dollars à équiper sur une voiture, et non des dizaines de milliers, avançait Alex Kendall.
Selon lui, les constructeurs qui commercialisent des voitures haut de gamme proposent déjà le matériel nécessaire à la conduite autonome imaginée par Wayve. Il soutenait ainsi que sa startup développait un système plus flexible et accessible, qui apprend des situations qu’il rencontre, et qui ne nécessitera pas des cartes 3D haute définition et des tests approfondis.
« Nous nous concentrons sur le déploiement du système auprès des principaux fabricants dans des volumes de millions d’unités en tant que système d’assistance à la conduite, et sur son utilisation pour développer l’expérience jusqu’aux expériences de niveau 4 », expliquait Alex Kandell le mois dernier.
Au porte-parole de Nissan Shiro Nagai d’ajouter, à l’occasion de l’annonce du partenariat, qu’en « tirant parti de la technologie de Nissan et de l’IA de Wayve, nous sommes convaincus que cela permettra aux futurs véhicules Nissan de reproduire fidèlement le jugement et les actions d’un conducteur humain prudent et compétent dans des scénarios de conduite complexes ».
Pour proposer le meilleur, Nissan se distinguera tout de même de Tesla. La marque continuera d’intégrer d’autres capteurs, et notamment des LiDAR, sur ses voitures. Un moyen de conjuguer le meilleur des deux mondes, et ne pas compromettre la sécurité du système lorsque les conditions de visibilité baissent, et que les caméras ne permettent plus de lire correctement la route.
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